Travailler, travailler, travailler et mourir jeune. Si ce n’est pas votre devise, pourquoi le faites-vous? – Il faut que je sois au bureau à sept heures avant que tout le monde arrive, ça travaille mieux. – Non, non, je n’aurai pas le temps de déjeuner ce midi. – Ne m’attends pas pour le dîner, je ne quitterai pas le bureau avant neuf ou dix heures. – Pourquoi suis-je debout à cette heure de la nuit ? Tu me demandes sérieusement pourquoi ? Quelle question, ma chérie, c’est notre avenir qui est en jeu. – Si François téléphone dans la journée, dis-lui qu’il n’y a pas de golf pour moi samedi, j’ai un travail important à réviser. – Je suis désolé, mais impossible de rendre visite à ta mère dimanche, j’ai un important meeting à préparer pour lundi matin. – Où ai-je mis mon portable ? Si je reçois un fax, tu m’appelles dans la voiture. Si je suis déjà en ligne, laisse un petit message, je te rappelle. – Qu’est-ce que tu dis ? Si j’ai toujours cette petite douleur à la poitrine, oui… mais ça va passer… – Ai-je une tête à perdre trois heures au cinéma, à regarder un bateau couler ? – Si je néglige mon travail, chérie, c’est nous qui allons couler… Qui a chargé cet imbécile d’une mission semblable ? Personne d’autre que lui-même. Bien avant son patron, la vie elle-même va se charger de le congédier. Ce n’est qu’à ce moment qu’il comprendra que tout ça n’en valait pas la peine, qu’il fallait savourer le plaisir de vivre et que le travail devait être un outil pour améliorer ce plaisir et non pour le détruire. Prenez le temps de vivre. Marcel Beliveau.